L’historique

Les origines

Les fondateurs des écoles Saint-Luc sont des membres de la Congrégation des Frères des Ecoles Chrétiennes, fondée à Reims vers 1680 par Jean-Baptiste de la Salle.
Le fondateur de la première école Saint-Luc est le Frère Marès Joseph (Charles de Pauw, né à Zottegem en 1838 et décédé à Saint-Gilles en 1914) qui prend l’initiative, en 1862, de créer à Gand un cours du soir de dessin, à l’intention des jeunes ouvriers.

Le projet— aux dimensions sociales, politiques et religieuses clairement affirmées — est de favoriser l’insertion dans la société, de jeunes de milieux défavorisés par le biais de l’apprentissage d’un métier lié à l’architecture et aux arts décoratifs.

Le Frère Marès sera soutenu par le Baron Béthune (Architecte, peintre, mosaïste et verrier d’art, figure de proue du mouvement néogothique belge, né à Courtrai en 1821 et décédé à Marcke en 1894) et concevra avec lui la création d’un enseignement artistique plus complet.

Ce projet débouchera, le 5 janvier 1863, par la création à Gand de la première école Saint-Luc (Saint patron des médecins et des artistes).

Vu le succès de cette initiative, d’autres implantations suivront rapidement en Belgique : Tournai (1877), Liège (1879), Merelbeke (1880), Molenbeek (1882), Schaerbeek (1887), Anvers (1894), Saint-Gilles (1904),Mons (cette école, fondée en 1908, deviendra une section industrielle en 1927) et Namur (1913).

Le réseau des écoles Saint-Luc essaimera également à l’étranger avec la création dès 1877 de l’école de Lille (qui disparaîtra, victime de la Loi Combes en 1904) et avec les implantations de Gombe-Matadi au Congo (école qui sera transférée en 1950 à Léopoldville et deviendra l’école nationale d’architecture du Zaïre), et de Nyondo au Rwanda (1960).

A Bruxelles, une première école Saint-Luc est créée en 1882, rue des Alexiens à Molenbeek. Elle quittera ses locaux en 1887 pour la rue des Palais, à Schaerbeek. Le Frère Marès venait en effet d’être déplacé par ses supérieurs de Gand à Bruxelles pour donner une impulsion nouvelle à l’enseignement artistique catholique dans la capitale. C’est lui qui créera encore, en 1898, une nouvelle école Saint-Luc à Molenbeek (école qui disparaîtra en 1939).

Saint-Luc à Saint-Gilles

Entre1892 et 1904, grâce à une mise de fonds importante de la baronne de Monin-Rendeux, un projet d’école similaire à celles de Gand et Schaerbeek se réalise au faubourg de Saint-Gilles, alors en pleine expansion. Dès 1904, la construction des bâtiments de l’institut Saint-Luc (appelé à l’époque Institut Jean Béthune) est déjà suffisamment avancée pour y recevoir certains cours. Elle ne compte encore que 4 élèves du cours du jour et 10 élèves des cours du soir Les travaux dureront cependant encore jusqu’en 1908.

A partir de 1909, durant la période qui précède immédiatement la Première Guerre mondiale, l’école connaîtra des progrès rapides et constants qui seront interrompus par la guerre mais qui reprendront à partir de 1922. Cette expansion concerne toutes les implantations. C’est ainsi qu’en 1923 ce sont plus de 3500 élèves de 14 à 23 ans qui fréquentent l’ensemble des écoles Saint-Luc de Belgique.

Crises et évolutions

Après cet élan débutera une période de crise avec le passage à la modernité. Cette crise durera jusqu’en 1930. Dès 1930, une exposition d’affiches « modernes » au Palais des Beaux-Arts sera le signe de la métamorphose de l’atelier de décoration de l’Institut.
A partir de ce moment, la modernité deviendra rapidement irréversible, notamment avec la nouvelle direction assurée par le Frère Frans, en 1949.

En 1968, la contestation amènera également des réformes, tant au niveau de la direction qu’à celui du corps enseignant. Cette période voit également apparaître de nouvelles sections : l’illustration et la bande dessinée (Cette dernière section créée par Eddy PAEPE, avec la collaboration d’HERGE se fera rapidement reconnaître tant au niveau belge qu’au niveau international).

L’enseignement de l’Institut s’est donc développé en s’adaptant régulièrement à l’évolution de la société, de ses besoins et attentes ainsi qu’aux nombreuses réformes et restructurations administratives.

De multiples services et initiatives

Tous ces Instituts partagent les mêmes sites et des services communs.

Ils partagent évidemment une gestion comptable, financière et technique centrale.

Mais ils disposent également en commun :

  • d’un important centre de documentation :
    • bibliothèque centrale gérée par l’UCL (intégrée dans un réseau européen) ;
    • bibliothèques spécifiques (informatique,…)
    • médiathèque
    • « matériauxthèque » : centre d’échantillonnage des matériaux déjà présent en 1904
    • cyber classe
  • d’une procure ;
  • d’un restaurant ;
  • d’un service social.

De nouveaux défis et de nouveaux projets

Au sortir de ses cent premières années d’existence, l’Institut Saint-Luc de Saint-Gilles est prêt à poursuivre son évolution et à relever de nouveaux défis.

Au niveau de ses locaux d’abord : suite à sa croissance, l’Institut s’est depuis longtemps retrouvé à l’étroit dans ses murs et a dû continuellement recourir à des agrandissements, à des transformations et à des locations pour faire face aux besoins de sa pédagogie. La construction du nouveau bâtiment du Forum a permis de disposer dès 1995 de grands auditoires. De nouvelles extensions sont envisagées. Mais il était également nécessaire de redonner une nouvelle vie au bâtiment « historique » de 1904. Le centenaire de l’établissement a fourni une occasion rêvée à la rénovation de ces locaux, et notamment de l’accueil.

Au niveau de l’organisation, avec l’adaptation à la « réforme de Bologne », aux nouvelles dispositions relatives au budgets sociaux, aux procédures internes et externes d’évaluation, aux ECTS (unités de transfert des cours destinées aux échanges internationaux), etc.

Au niveau, enfin, de la pédagogie qui doit s’adapter à l’évolution des arts, des techniques, ainsi qu’à celle de la société et du niveau de formation et des attentes des étudiants qui continuent à s’inscrire dans nos formations.

Les Instituts Saint-Luc, fidèles à la tradition des Frères des Ecoles Chrétiennes, assurent une éducation et une formation inspirées de l’ESPRIT ÉVANGÉLIQUE. Cette attitude fondamentale va de pair avec l’ouverture, la tolérance et le respect de la pluralité des convictions qui, elles-mêmes, s’expriment avec ouverture, tolérance et respect.

Dans un ESPRIT HUMANISTE, les Instituts Saint-Luc sont ouverts aux VALEURS UNIVERSELLES. Ils veillent à l’épanouissement de chaque PERSONNE et de ses ressources propres qui trouvent leur accomplissement dans la vie avec les AUTRES.

Ces objectifs sont réalisés dans le domaine de l’ART et des DISCIPLINES A CARACTERE ARTISTIQUE. L’aspect créatif et la formation à la sensibilité sont confrontés à une démarche de rigueur et dans le respect des contraintes du réel où l’imaginaire trouve son INCARNATION.

L’aspect SOCIAL de l’éducation et de la formation est particulièrement important. Les Instituts Saint-Luc se veulent attentifs aux moins favorisés et ont le souci d’éveiller chacun au sens de la justice sociale et de la paix.

La préparation des jeunes à la CITOYENNETE RESPONSABLE notamment dans l’exercice de la VIE PROFESSIONNELLE vise à former des personnes capables d’agir dans la société avec rigueur et honnêteté et d’y cultiver les valeurs démocratiques. Les Instituts se veulent un lieu d’information et de vie qui permette aux jeunes de discerner le rapport entre leurs projets et compétences personnelles et les exigences d’un futur métier.

La réalisation de ces objectifs commence au sein des Instituts qui prennent toutes les dispositions pour en faire des LIEUX D’ÉPANOUISSEMENT pour tous les ACTEURS oeuvrant avec les ETUDIANTS au projet de leur formation : les Instituts Saint-Luc se veulent un lieu de vie et de BONHEUR pour chacun.